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IIIª y la vencida...

Mussolini et son Etat major apprécient avec lucidité le rôle de Malte ; en 1936, ce dernier affirme que pour réussir toute campagne en Afrique, il faut occuper Malte ; en 1939, le Duce devant le Grand Conseil fasciste déclare :

« Il faut faire sauter le verrou de la prison où était enfermée l’Italie en s’emparant de la Corse, de la Tunisie, de Malte et de Chypre ».

Dans ce but, les Italiens se sont donné les moyens navals et aériens nécessaires : à l’été 1940, ils possèdent 6 navires de combat, 22 croiseurs, 35 destroyers, 68 torpilleurs et 111 sous-marins, plus une flotte aérienne d’au moins un millier d’appareils (certains experts parlent de 3000 avions). Face à ces forces, les Britanniques disposent en Méditerranée de 7 navires de combat, 2 porte-avions, 33 destroyers et 12 sous marins ; à quoi s’ajoutent 200 avions. Sans doute les porte-avions constituent une force mobile et capable d’attaquer n’importe quelle place ennemie. Mais, sur mer comment tourneraient les affrontements entre les uns et les autres ? Sans doute, les Français peuvent compenser cette infériorité numérique, en cas de besoin.

Quand les Italiens entrent en guerre les navires français bombardent Gênes et Savone, sans rencontrer de résistance ; mais le même jour, des avions italiens venus de Sardaigne survolent Alger en plein midi, sans subir de perte, malgré les tirs de DCA. Hélas ! peu après la France capitule et signe avec l’Italie à Villa Incisa l’armistice qui immobilise l’aviation et les navires français et enlève aux Britanniques un soutien pour la guerre à mener en Méditerranée, après la défaite de juin 40.

Celle-ci a deux théâtres, la mer et la terre liées l’une à l’autre. En effet, la Libye est la seule région où les deux puissances peuvent s’affronter ; mais la guerre en Afrique exige qu’on puisse ravitailler les armées en présence en toute sécurité, ce qui implique une entière liberté de circulation en Méditerranée, ce qui est rien moins qu’assuré. Une étude de l’Etat Major de la marine italienne de la fin 1938 affirme :

« Toute opération importante en Afrique du nord avait pour condition indispensable la prise de Malte,car une tentative pour réduire l’île simplement par le blocus maritime et les attaques aériennes n’atteindrait pas le but recherché étant donné que l’ennemi pourrait fortifier sa position en y amenant de nouvelles escadrilles ».

En effet, les Italiens risquent d’être menacés par les Britanniques à partir de Malte, et les Britanniques par des forces venues de Sicile, Sardaigne ou Pantelleria. Malte revêt donc une importance évidente pour les deux ennemis.

Les Italiens en sont conscients ; mais que font-ils pour neutraliser l’île en 1940 ? Pratiquement rien. Leur lucidité n’entraîne aucune action concrète. Et les Britanniques, désormais réduits à leurs seules forces ? On est surpris par la lecture des études relatives à Malte et aux délibérations des militaires de Londres. En effet, en 1939, le Comité des chefs de l’Etat Major britannique affirme : « Rien ne peut être fait pour défendre Malte ».

Effectivement à cette date, la défense de l’île est assurée par 5 bataillons de soldats britanniques, 1 régiment de territoriaux indigènes (que faut il entendre par là ?), 34 canons lourds de DCA, 8 légers et trois biplans GLADIATOR, alors qu’il faudrait au moins 112 canons lourds de DCA et 60 légers. Plus inquiétant est que Londres envisage de « renoncer à défendre l’île si elle était attaquée ».

Que deviennent alors les « responsabilités impériales » invoquées par les négociateurs britanniques face aux Français ? Les Britanniques avaient-ils défini une stratégie alors que la guerre menace ? À lire les différentes études présentées au Colloque de Paris en 1969 sur la guerre en Méditerranée, on n’en a pas l’impression. En effet, aucun abri n’a été prévu pour Malte et les Maltais et il faut attendre le début des bombardements aériens pour que les responsables anglais songent à utiliser les grottes et aménager des abris pour les habitants et aussi pour les PC de ceux qui ont la charge de la défense. L’improvisation semble la meilleure formule pour définir les plans britanniques.

La chance de Londres est d’abord que les Italiens n’ont pas mis en œuvre leurs projets stratégiques pour prendre l’île (peut-être ont-ils pensé que l’offensive aérienne sur les ïles britanniques de septembre 40 mettrait rapidement Londres à genoux) ; ensuite que l’Allemagne était occupée par son projet de débarquement en Grande Bretagne ; enfin que les Italiens divisent leurs forces, les unes en Afrique où elles avancent vers l’Egypte ; les autres en Albanie vers la Grèce où elles rencontrent de fortes résistances. Rappelons aussi qu’en novembre 1940, l’aviation britannique attaque plusieurs cuirassés italiens ancrés à Tarente et les immobilisent pour un temps.

Pour Malte et pour Chypre, ces entreprises sont une heureuse diversion qui permet à Londres d’améliorer la défense de l’île. Tout change à partir de 1941, quand les Allemands commencent de s’intéresser à la Méditerranée et envoient plusieurs escadres de la Lutwaffe en Sicile et en Italie du sud, tandis que Rommel prend la tête d’une armée en Libye, l’Afrika Korps. Commence alors pour Malte une longue période de bombardements et de blocus qui ne cessera qu’à la fin de 1942.

Cet intérêt de Berlin pour la Méditerranée correspond à la stratégie de l’amiral Raeder : si l’Allemagne veut abattre la Grande-Bretagne, il faut l’attaquer en Méditerranée en occupant Malte, Chypre, pousser l’offensive sur terre vers l’Egypte, la Syrie pour atteindre l’Irak et le pétrole. Par chance pour les Britanniques, cette stratégie n’est pas celle de Hitler et de ses généraux (Jodl, Kesselring) qui préparent l’invasion de l’URSS. Néanmoins, la Wehrmacht vient secourir les Italiens mal en point en Grèce et après avoir conquis la Yougoslavie, entrent en Grèce, et peu après envoient leurs parachutistes et leurs planeurs sur la Crète. Le choix de cette île répond au souci allemand de protéger les pétroles roumains et peut être aussi de frapper les gisements russes et irakiens.

Cette conquête coïncide avec les bombardements intensifs sur Malte, la contre offensive de Rommel, l’envoi de soutiens aériens aux Irakiens révoltés ; elle s’arrête quand le 21 juin 1941 les troupes allemandes envahissent l’URSS. La Lutwaffe est envoyée de Sicile sur le front russe. Dès lors, les attaques sur Malte et le blocus correspondent aux offensives de Rommel .

Malgré ce retrait de la Lutwaffe, la situation de Malte demeure difficile ; les convois britanniques ont du mal à ravitailler l’île non seulement pour résister sur le plan militaire mais aussi pour donner aux civils des rations minimales (moins de 1600 calories). À certains moments, le spectre de la famine se profile derrière un rationnement sévère. L’année 41 a été, sans doute, dans l’histoire de l’île, la plus terrible, car elle a supporté tout le poids des bombardements aériens de jour et de nuit et aussi celui du blocus. Mais cette stratégie signifie aussi que les Allemands et les Italiens ont renoncé à prendre l’île car malgré le succès de Rommel en Afrique , l’essentiel pour l’E.M. de la Wehrmacht est l’offensive en URSS afin d’occuper les plaines d’Ukraine et les pétroles du Caucase. Dans cette perspective, prendre Malte est un souci subalterne.
--sigue--
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..la lontananza sai
é come il vento
che fa dimenticare chi non s'ama..
spegne i fuochi piccoli,
ma accende quelli grandi


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