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André Nouschi :
Iles et stratégie en Méditerranée
de Cahiers de la Mediterranée


Résumé
Les îles de la Méditerranée participent à leur façon à l’histoire de cette mer. Leur rôle dépend de plusieurs facteurs : leur situation, leur superficie, leur histoire depuis l’Antiquité bien sûr, mais plus particulièrement à l’époque moderne et contemporaine. Une suprématie franco-britannique s’installe en Méditerranée et, tout naturellement, les îles sont utilisées pour l’instaurer puis la maintenir : Malte, Chypre, Rhodes, la Sicile en sont quelques exemples fameux. En temps de paix, ces îles assurent le contrôle de la navigation commerciale entre le nord et le sud, l’est et l’ouest et deviennent un relais dans le jeu du capitalisme mondial.

Abstract
Islands of Mediterranean sea have a share in their own way to the history of this sea. Their promirent part dépends on several fac tors : their position, their area, their history since Antiquity but more particularly in modern and contemporary periods. Franco-british suprématie settle down in Mediterranean sea and very naturally islands are utilized in order to found it and to keep it : Malta, Cyprus, Rhode, Sicily are some famous examples. In peace time, these islands secure inspection of sailing business between the north and the south, east and west and become a relay-station of capitalism world-wide’s game.

Texte intégral
Dans l’histoire de la Méditerranée, les îles ont joué un rôle multiple ; tantôt d’escale dans les courants de circulation entre le nord et le sud, l’ouest et l’est, et vice-versa ; tantôt de points d’appui pour les puissances riveraines. De ce fait, elles participent à leur façon à toute l’histoire méditerranéenne. Leur rôle dépend de différents facteurs : d’abord leur situation par rapport au continent voisin : ainsi, les îles dalmates ou certaines îles du Bosphore pour ainsi dire collées au continent ; elles ne sont pas les seules, puisque la Sicile n’est séparée de l’Italie que par un étroit bras de mer ; on pourrait en citer d’autres en mer Egée qui ont permis à ceux qui le tentaient d’aller d’Europe en Asie à travers l’archipel des Sporades ou des Cyclades. La situation joue aussi un rôle dans la circulation intercontinentale .

Je voudrais rappeler certaines distances entre les îles et les continents voisins :

Sicile - Afrique : 150 kms

Baleares (Ibiza) - Afrique : 215 kms

Baléares (Majorque) - Afrique : 250 kms

Baléares - Europe : 90 kms

Baléares (Majorque) - Europe : 161 kms

Corse - Italie : 90kms

Malte - Sicile : 90 kms

Malte - Afrique 340 : kms

Sardaigne - Afrique : 200 kms

Pantelleria - Afrique : 77 kms

Pantelleria - Sicile : 250 kms

Crète - Europe : 110 kms

Crète - Afrique : 325 kms

Rhodes - Asie : 23 kms

Chypre - Asie : 110 kms


La Sicile retrouve une place privilégiée comme étape intermédiaire entre l’Italie et l’Afrique ; de plus, elle possède la superficie la plus vaste. En revanche, Malte est l’une des plus petites mais sa situation au milieu de la Méditerranée lui donne une importance remarquable, car elle est à mi chemin de l’entrée et de la sortie de la Méditerranée et elle contrôle comme une sentinelle la navigation entre les deux bassins,tout comme Pantelleria et surtout la Sicile.

Dans le bassin oriental, les îles qui bordent la péninsule anatolienne, du Bosphore à Chypre gardent ses rivages comme elles peuvent être des plate-formes d’invasion. Dans ce lot, Rhodes et Chypre ont une place à part, car l’une et l’autre ont un regard sur le rivage syrien et aussi sur celui de l’Egypte. Tout comme d’ailleurs la Crète au cœur de la mer Egée .

Un autre facteur intervient, la taille et la superficie ; certaines constituent des îlots ; j’ai évoqué les îles ioniennes ; il faudrait y ajouter Zembra, face au cap Bon en Tunisie, la Galite sur sa côte nord, Pantelleria et les multiples ilôts volcaniques au large de la côte nord de la Sicile, les archipels et les îles de la mer Egée. Les îles les plus importantes sont la Sicile, la Corse, la Sardaigne à l’ouest, la Crête et Chypre à l’est entre les grandes et les petites, les moyennes, les Baléares, Elbe, Corfou ,Cephalonie, Rhôdes, Samos,etc…

A un titre ou à un autre, leur histoire est riche et mérite qu’on y prête attention. De cette histoire, je voudrais en retenir un, leur rôle et leur place dans le domaine militaire.

Sans revenir à l’Antiquité, notons le rôle de la Crète dans le bassin oriental et celui de la Sicile de Denys de Syracuse à l’ouest au Vème siècle avant J.C. ; il annonce celui que la Sicile et les Siciliens joueront dans le déclenchement des guerres entre Rome et Carthage ; sans eux, l’histoire de l’expansion romaine en Méditerranée aurait elle été ce qu’elle fut ? Dans le cas de ces deux îles, leur situation a été déterminante, tout comme celle de Rhodes à l’époque des Croisades.

Je voudrais insister cependant sur la place des îles méditerranéennes à l’époque moderne et contemporaine. En effet, les Méditerranéens ont perdu le contrôle de la mer dans la seconde moitié du XVIIème siècle passé aux mains d’étrangers, Hollandais et surtout Britanniques, pour des raisons commerciales. Seule Venise et certaines cités italiennes y conservent encore une certaine place ; mais leur importance décline à partir de la première moitié du siècle.

Venise tente de garder le contrôle de la Crète contre les Ottomans tout au long d’une guerre qui dure vingt-cinq ans, de 1643 à 1668. Les deux puissances s’y usent ; Istanbul épuise ses finances et ses forces tandis que Venise vaincue est contrainte de quitter l’île, indispensable relais entre elle et Istanbul où elle possède des zones franches importantes depuis plusieurs siècles .Grâce à la Crète, elle pouvait intervenir contre toute atteinte à son hégémonie. Est-ce la revanche, pour Istanbul de la défaite subie à Lépante quelques décennies auparavant ? On peut l’imaginer, mais cette revanche lui a coûté cher, puisque le trésor ottoman est à sec et derrière cette victoire, s’amorce le début de la décadence politique de l’Empire. La victoire de Crète renforce celle des Ottomans à Chypre en 1571 aux dépens de Venise. Commence aussi la lente chute de Venise qui disparaît comme puissance politique et économique de la Méditerranée à la fin du 18ème siècle.

En revanche, la Méditerranée commence d’être dominée par des puissances étrangères, Hollande et Angleterre. D’abord sur le plan commercial, les produits hollandais et anglais remplacent ceux de Venise ; ensuite sur le plan naval et stratégique. Entre Hollandais et Britanniques, la lutte sans merci élimine les premiers dans la seconde moitié du 17ème siècle. Londres en profite pour mettre la main au début du siècle suivant (1703) sur Gibraltar, les Baléares et obtient des avantages portuaires en Sicile et en territoire italien. Les Baléares comme point d’appui pour ses navires et pour conforter la conquête de Gibraltar.

L’empire des Indes acquis au traité de Paris en 1763 bouleverse la carte géostratégique de la Méditerranée pour longtemps. Désormais l’empire ottoman devient une des données majeures de la politique impériale britannique ; en effet, celui-ci sert désormais de glacis au monde indien et l’empire russe son meilleur adversaire. Car les Russes n’ont qu’un rêve permanent, celui de forcer les détroits ottomans pour atteindre la Méditerranée. Le traité de Koutchouk Kainardji à la fin du 18ème siècle sanctionne le recul ottoman en mer Noire et fait des Russes une des grandes puissances de la Méditerranée à cause de ses ambitions face à Istanbul. La flotte britannique devient désormais l’un des meilleurs soutiens des Turcs quand ils sont menacés. Londres n’hésite pas à envoyer ses navires à l’île des Princes au milieu des Détroits pour mieux se faire entendre de St Petersbourg.

Dans cette nouvelle géostratégie, les îles prennent une importance accrue. Ainsi, après la conquête de Malte en 1798, la flotte française cingle vers l’Egypte où elle débarque l’armée de Bonaparte avant d’être détruite par Nelson à Aboukir. L’occupation française de Malte sera de courte durée, car Bonaparte la restitue aux Anglais quand il signe la paix d’Amiens en 1802. L’île restera en leur possession tout au long du dix-neuvième et du vingtième siècles.

L’Amirauté britannique fera de Malte une forteresse, un arsenal et aussi un dépôt de charbon jusqu’à ce que le mazout le remplace. Siège d’une garnison importante avec des troupes bien entraînées, l’île est désormais imprenable par des forces classiques. Sa situation sur la route des Indes est irremplaçable sans ou avec le canal de Suez ; la flotte britannique qui y séjourne une bonne moitié de l’année, peut intervenir à tout moment sur ordre de Londres ; en moins de vingt quatre heures elle est devant Toulon, Bizerte et devant Istanbul en moins de deux jours. Malte devient donc une carte essentielle de la politique britannique en Méditerranée et au Proche-Orient.

Précisément, pour mieux surveiller cette région, Disraëli se fait céder secrètement Chypre par le sultan, avant de signer l’accord de Berlin en 1878 qui met fin à la guerre russo-turque. La menace envers le tsar était à peine voilée ; elle l’était aussi envers Paris qui avait perdu sa majorité en 1875 dans la répartition des actions de la Compagnie Universelle du canal de Suez, puisque le même Disraëli avait racheté les 175 000 actions du khedive égyptien aux abois. Grâce à Chypre, Londres était à même d’intervenir sur le canal comme dans l’empire ottoman. Les Britanniques installeront à Chypre une base navale équipée comme Malte pour recevoir leurs navires, les réparer, les ravitailler .Elle y laissera une importante garnison capable de débarquer sur n’importe quel point du Proche-Orient immédiat.
.sigue-
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