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| VHF: Canal 77 |    | ![]() |
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#2
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IIª parte__
Accessoirement, les Britanniques prendront pied à la sortie de l’Adriatique en s’installant à Corfou , poste de surveillance des Balkans et aussi de l’Italie. Mais Corfou ne saurait avoir l’importance de Malte ou de Chypre, car l’Autriche-Hongrie qui a des ambitions sur les Balkans n’est pas un danger pour la Grande Bretagne en Inde, alors que la Russie l’est au premier chef. Dans une autre perspective, Londres s’inquiètera quand les Français s’installent à Alger en 1830, plus encore quand ils regardent avec attention le Maroc à partir du milieu du siècle et davantage quand la France occupe Tunis et fait de Bizerte, à la fin du siècle le complément de Toulon pour renforcer sa puissance en Méditerranée. Londres profite du soulèvement de l’Egyptien ‘Orabi pour débarquer ses troupes et occuper « provisoirement » le pays, un provisoire qui durera jusqu’en 1954. Elle contrôle ainsi la Méditerranée, de Gibraltar à la mer Rouge ; ce qui suppose pour elle d’avoir une flotte capable d’affronter n’importe quel adversaire. Cette hégémonie navale mondiale repose aussi sur la possession de différentes bases navales soigneusement sélectionnées. Au cœur de cette domination, la Méditerranée, essentielle au maintien de l’empire indien vers lequel circulent les navires comme en témoigne la croissance du trafic du canal de Suez de 1871 à 1914. En réalité, la seule puissance capable d’affronter les flottes anglaises est la France, qui consacre moins de crédits à la marine que les Britanniques, dans la période 1871/1914. L’étonnant est qu’à la différence des Anglais les Français ne paraissent pas avoir donné à la Corse une fonction stratégique. Pour l’Etat major de la Marine, l’île pouvait-elle jouer un rôle face aux Britanniques ? Il ne le semble pas. Tout au plus contre les Italiens ; mais leur puissance navale ne saurait être comparée avec celle de la France, même s’ils ont donné à La Spezia et à Tarente une fonction militaire. Il faut attendre l’entre deux guerres mondiales pour que Paris fasse de la Corse un point d’appui militaire. Grâce à la suprématie franco-britannique, la Méditerranée est une mer relativement sûre durant la première guerre mondiale, excepté l’irruption du Goeben et du Breslau sur les côtes algériennes au début de la guerre. On sait cependant que les deux navires naturalisés turcs ne bougeront plus des ports turcs où ils se sont réfugiés. Quant aux navires austro-hongrois, ils ne pourront jamais sortir de l’Adriatique, grâce au verrouillage du détroit par les Franco-Britanniques. Corfou y joue un rôle non négligeable. Après 1918, la conjoncture politique est modifiée, surtout après l’avènement du fascisme en Italie qui veut faire de la Méditerranée « il mare nostro » et retrouver la domination de la Rome impériale. Les Britanniques conscients du nouveau contexte, refuseront à la conférence de Washington que la France ait le même quota de navires de bataille qu’eux mêmes et que les Américains ; et dans toutes les conférences navales auxquelles participe la France, ils s’opposeront à toute révision de l’accord de 1921/22, ce qui favorise l’Italie mise sur le même pied que la France. Tout comme avant 1914, ils améliorent leurs bases de Malte et de Chypre, car désormais entre en jeu une nouvelle menace, celle de l’aviation. Malte est désormais dans le rayon d’action des bombardiers italiens depuis la Sicile et la Libye où les Italiens ont écrasé en 1931 les dernières résistances de ‘Omar al Moukhtar. Non seulement Malte mais aussi l’Egypte qui a une frontière commune avec la Libye, Malte ayant une importance primordiale puisque l’île commande à la circulation entre l’est et l’ouest. Or, dans cette dernière apparaît un nouveau venu, le pétrole du Proche-Orient, d’abord celui de Perse, ensuite à partir de 1935-36, celui d’Irak indispensable à toute machine de guerre, britannique, française ou autre. L’avion modifie radicalement les données stratégiques en cas de conflit ; il raccourcit les distances d’un lieu à un autre ; équipé de bombes, il peut mettre à mal toutes les fortifications et interdire les mouvements des armées de terre ; il peut aussi endommager les navires, sans danger majeur pour l’assaillant qui grâce à sa vitesse et à sa hauteur, peut se mettre hors de portée de la défense antiaérienne. L’insécurité croît en Méditerranée à mesure qu’on s’éloigne de la fin de la première guerre mondiale. En effet, la guerre d’Espagne déclenchée par Franco modifie le jeu naval, car les franquistes sont aidés non seulement par l’Italie mais aussi par l’Allemagne dirigée depuis janvier 1933 par Hitler et les nazis. Les navires allemands entrent en Méditerranée, après que Londres ait accepté le réarmement naval de l’Allemagne ; le Deutschland visite Alger et plusieurs ports français tandis que des « navires [sous marins ?] inconnus » (allemands. ? italiens ?) attaquent des navires de la République espagnole et disparaissent opportunément, réfugiés sans doute dans les ports des Baléares passées aux franquistes. La victoire de Franco au printemps 1939, aidé par l’Italie et l’Allemagne transforme de fond en comble la carte de la guerre en Méditerranée. En France, le journaliste P.Vaillant–Couturier alerte l’opinion dans son journal L’Humanité et parle de menace fasciste sur la sécurité de la France en Méditerranée. Est-ce la raison qui incite Paris à revoir sa stratégie navale ? Déjà le contre amiral Castex dans un mémoire retentissant avait insisté sur la place de la Méditerranée dans la vie de la France et de l’Empire. La France décide de compléter son dispositif naval dans la zone ; elle aménage la Corse et y construit des aérodromes militaires (Solenzara) destinés à attaquer l’Italie qui s’est rangée du côté de Berlin depuis 1936 ; elle complète et renforce Bizerte par Mers el Kebir, avec des installations militaires de grande ampleur, qui devient une base navale aussi importante que Bizerte. Dans la nouvelle stratégie, les bases d’Afrique du Nord verrouillent avec Toulon le bassin occidental de Méditerranée et grâce à la Corse, les bombardiers français peuvent frapper aussi bien la Sardaigne toute proche que tous les centres de l’Italie continentale, tandis que Bizerte est une menace sur toute l’Italie du sud et la Sicile, ce que souligne un pamphlet italien montrant la Tunisie comme un pistolet braqué sur l’Italie ; pour les fascistes férus d’histoire ancienne, c’est le rappel de l’antienne de Caton, Delenda est Carthago. Les menaces de guerre en Europe incitent Paris à demander à Londres d’ouvrir des conversations militaires dont la Méditerranée est une des données majeures. Mais Londres élude en invoquant que la Grande Bretagne a des « responsabilités impériales » . Or, dans la stratégie impériale, la Méditerranée occupe la place la plus importante. En effet, par elle passent toutes les communications avec le monde indien et surtout les tankers chargés de pétrole persan ou irakien, depuis 1936, indispensables à la guerre moderne puisqu’il alimente les navires, les avions, les blindés et tous les moyens de transport motorisés. C’est aussi pour la France une artère essentielle, car elle relie la France à l’Afrique, à l’Océan Indien (Madagascar, Indochine) et comme les Britanniques, elle compte sur le pétrole irakien qui arrive à Tripoli de Syrie depuis 1934 ; d’où les propositions de Castex de concentrer sur la Méditerranée l’essentiel des forces françaises, même s’il faut abandonner l’Indochine trop lointaine. Dans la défense de la Méditerranée, la France ne possède comme îles que la Corse, alors que l’axe détient la Sardaigne, la Sicile, Pantelleria et pourrait utiliser les Baléares. Son aviation peut en moins de deux heures frapper toutes les villes françaises de Méditerranée, aussi bien celles de la rive nord, Marseille, Nice, Toulon que Tunis, Alger, Oran voire Fès ou Casablanca. En revanche, avec Malte, Chypre, les avions britanniques peuvent frapper toutes les villes d’Italie, de Libye, alors que les Italiens ont à portée d’avion l’Egypte (avec Tobrouk et Rhôdes). --sigue--
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..la lontananza sai
é come il vento che fa dimenticare chi non s'ama.. spegne i fuochi piccoli, ma accende quelli grandi |
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