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Michel Desjoyeaux : «On a réussi à construire Foncia en six mois !»

http://www.voilesetvoiliers.com/cour...hel-desjoyeaux

Après une journée à enchaîner les «runs» à l’occasion des vingt ans du Trophée Clairefontaine, à La Grande-Motte, Michel Desjoyeaux a un peu les traits tirés. Il faut dire qu’il n’a pas mis les pieds sur un bateau durant tout l’été, affairé au chantier de son nouveau 60 pieds IMOCA sur plans Verdier. A quelques jours de la mise à l’eau de Foncia à Port-La-Forêt, «Mich’Desj» est non seulement disponible, mais très disert lorsqu’il aborde les aspects techniques. Entretien exclusif !

voilesetvoiliers.com : Tu as choisi le Trophée Clairefontaine pour ta «rentrée» sur l’eau. Comment ça va ?
Michel Desjoyeaux : Très bien ! J’adore ces trois jours de compétition à armes égales. C’est ma 13e participation (pour quatre victoires, ndlr). L’ambiance est top et l’on s’amuse beaucoup. Heureusement, les bateaux sont costauds, car c’est chaud et ça frotte. J’ai eu un peu de mal à me remettre dans le bain avec tous ces furieux – Peyron, Cammas, Bidégorry –, mais ça va (distancé au début, Desjoyeaux a terminé en trombe pour finir 4e, ndlr).

v&v.com : D’autant que tu as un équipage inédit ?
M.D. : Oui. Il y a François Gabart, qui va disputer avec moi la Barcelona World Race cet hiver sur le nouveau Foncia. Figure-toi que c’est la première fois que nous régatons ensemble ! Il y a aussi Antoine Gautier, neveu d’Alain, qui collabore à Mer Forte, le bureau d’études que nous avons créé cette année. Tous deux découvrent le Clairefontaine. Ils s’éclatent ! C’est marrant, mais je me rends compte que j’ai changé d’équipier à chacune de mes dernières transats en double. C’est une bonne remise en question à chaque fois.

v&v.com : Et Gabart, donc, c’est le bon choix ?
M. D. : Sans le moindre doute ! Il vient de le prouver sur le Figaro en terminant deuxième. Et a la tête bien faite. Sa formation d’ingénieur est un plus pour ce type de projet. Il est jeune et brillant. Et je vais partir confiant, car en plus… il sait faire du bateau !

v&v.com : Tu as quand même eu le temps de suivre la Solitaire du Figaro ?
M.D. : Bien sûr ! Même si je n’ai même pas pu aller à une seule étape, tellement j’étais occupé. Le niveau est de plus en plus relevé, et le fait que François finisse second derrière Armel Le Cléac’h, qui a été époustouflant, ne fait que confirmer ses qualités et ce choix de l’embarquer.

v&v.com : Il paraît que tu avais fait le bon pronostic ?
M.D. : Disons que j’en avais deux sur trois ! J’avais mis Armel en un, en deux Nico Lunven et en trois François…

v&v.com : Ton été a été plus que studieux semble-t-il…
M.D. : C’est le moins que l’on puisse dire ! Nous avons réussi à construire un nouveau bateau, avec un nouvel architecte, en six mois seulement. Jolie performance. Nous avons certes une quinzaine de jours de retard sur le planning, mais celui-ci était hyper serré. Les gars du chantier CDK (dirigé par son frère Hubert, ndlr) ont réalisé un super boulot. Je ne peux pas citer tout le monde, mais Michel Olivier, responsable de la production, qui, à partir des plans et des études de structure, a préparé les plans de fabrication, a parfaitement mené les opérations.

v&v.com : Il se murmure que tu étais tous les jours au chantier sept jours sur sept à l’heure du laitier ?
M.D. : Quand tu as quinze types qui bossent d’arrache-pied sans discontinuer, tu te dois d’être là à filer un coup de main pour «strater» – et dès 6 heures 30 du matin s’il le faut, afin de montrer que tu es impliqué. Mais il est vrai que c’est la première fois que je suis la construction de mon bateau d’aussi près. C’est un vrai plus : Foncia, je peux affirmer que je le connais déjà bien !

v&v.com : Comment avez-vous pu construire un bateau d’une telle complexité partant d’une «feuille blanche» en un temps record ?
M.D. : Déjà, nous avons travaillé avec trois chantiers réputés. Green Marine, en Angleterre, a réalisé le mannequin et le moule de coque, JMV à Cherbourg le moule du pont, le pont et des éléments de ballasts, et enfin CDK, à Port-La Forêt, s’est chargé de la maîtrise d’œuvre, de la construction du mât et de la bôme, des cloisons, puis de l’assemblage. Tout s’est vraiment bien enchaîné.

v&v.com : Mais ça n’aurait pas été plus simple de reprendre les moules des derniers plans Verdier ?
M.D. : Nous y avons bien sûr pensé, avec Safran et Groupe Bel. Mais ça s’est avéré compliqué. Alors on s’est dit, si tout le monde s’y met, ça doit le faire ! Et donc, on est parti de zéro.

v&v.com : Et pourquoi n’as tu pas continué avec Farr, qui avait signé le bateau avec lequel tu as gagné le dernier Vendée Globe ?
M.D. : Lors de la construction, j’avais imposé la méthode de structure, bien qu’ils n’y soient pas du tout favorables. Du coup, ça s’est moyennement passé entre nous. D’ailleurs, ils n’ont pas su comment était conçu le bateau structurellement parlant… Enfin, nous n’avons pas la même culture. Du coup, ce n’est pas forcément facile de travailler avec eux.

v&v.com : Tu n’avais jamais travaillé avec Guillaume Verdier ?
M.D. : Non. Mais à partir du moment où tu pars de dossiers et de plans qui n’existent pas, il faut impérativement concevoir et construire avec des gens qui, un, sont sur place, et deux, sans la barrière de la langue. Là, tout s’est fait dans le Finistère et le Morbihan… et ça change beaucoup de choses.

v&v.com : Comme avec Farr, tu as imposé la structure, j’imagine ?
M.D. : Tout à fait. Hervé Devaux (HDS), qui avait déjà travaillé sur la structure du précédent 60 pieds, s’est à nouveau chargé de ce domaine. Nous avons «remouliné» la structure de l’ancien bateau, tout en augmentant les coefficients de sécurité de 10 %.
voilesetvoiliers.com : Tu veux dire que ton ancien bateau n’était pas assez solide ?
M.D. : Si, mais les bateaux vont de plus en plus vite… et sur une course comme la Barcelona WR, on va les pousser comme jamais. Ça ne va pas rigoler ! Pour te donner un exemple, sur l’ancien Foncia, les matériaux sur la moitié avant de coque, sous la flottaison, doivent pouvoir encaisser 19 tonnes d’eau par mètre carré. Là, nous avons décidé de passer à 21,5 tonnes !

v&v.com : Vous avez décidé de faire plus costaud… donc plus lourd ?
M.D. : Oui. Ce n’est pas une obsession de rajouter plus de matière dans les endroits sensibles. Je n’ai pas cherché à raisonner sur le poids, surtout à cet endroit-là. Je voulais un bateau hyper costaud, point. Et nous avons eu la même démarche sur la rigidité de la poutre de coque par exemple.

v&v.com : Rassure-moi, il y a bien quelques détails dont tu as le secret ?
M.D. : Quelques-uns, oui (rires). Déjà, le cockpit est plus étroit, car quand t’es très gîté et qu’il faut remonter au vent choquer un bout, c’est plus facile ! Nous avons aussi recentré les bastaques près de l’axe du bateau, ce qui permet de moins «tordre» la coque. Nous avons aussi réalisé un pont en «aile de mouette», afin de «descendre» les voiles, les galettes d’enrouleur, les bouts, les cadènes, les cloisons… vu que le tirant d’air des mâts est désormais limité à 29 mètres. Du coup, on a abaissé le GZ (le centre de gravité) de 2 millimètres. Ne me demande pas de quantifier le gain en performances, je n’en sais rien ! Enfin, on a travaillé sur les safrans et leur ergonomie. Disons que si besoin, avec quatre vis seulement, on peut les démonter vite et bien.

v&v.com : Qu’as-tu conservé de l’ancien Foncia ?
M.D. : Le gréement est sensiblement le même avec un mât-aile tenu par des outriggers. Le piano est identique, si bien que je ne serai pas perdu ! On a gardé le système de casquette amovible de protection, mais il vaudra mieux éviter de marcher dessus, sous peine de passer à travers ! Nous avons aussi conservé une seule descente – deux, c’est trop lourd –, mais rajouté une troisième goulotte pour les drisses, manœuvres et bouts descendant au pied de mât depuis l’ancrage de l’étai d’ORC, et qui libère toute la plage avant des bouts.

v&v.com : Et la partie cellule de vie à l’intérieur ?
M.D. : On a décidé de supprimer les deux sièges moulés et juste gardé le pouf à billes de polystyrène. La cuisine est celle de l’ancien Foncia, et nous avons rajouté deux hublots latéraux en forme d’œil permettant de mieux voir sur l’avant du bateau de l’intérieur.

v&v.com : Et le coin navigation, tes fameux ordinateurs déportés ?
M.D. : Là, on a tout changé et innové ! Tout est contenu dans une grosse boîte amovible qui se déplace sur un bras au vent ou près de la descente. On va la brancher dans quelques jours, une fois le bateau terminé. En plus, ça limite le câblage et c’est hyper accessible.
voilesetvoiliers.com : Vous avez quand même gagné du poids un peu partout non ?
M.D. : Pas partout, mais 150 kilos sur les batteries grâce au lithium-ion que nous embarquons pour la première fois, 40 kilos sur la bôme un peu plus courte, et des bricoles ça et là… (*)

v&v.com : Quand vas-tu tirer tes premiers bords sur Foncia ?
M.D. : Dès que le bateau est à l’eau, peut-être ce week-end. Une fois le test de redressement à 180 degrés effectué, on mâte et, selon la météo, on jauge ou je pars faire ma qualif de 1500 milles pour la Route du Rhum. Je peux la faire en deux fois. Ensuite, je suis en stage à Port-La Forêt, fin septembre, afin de prendre en main le bateau, et m’étalonner face à Veolia, Virbac-Paprec 3, PRB, Akena, Safran ou BritAir.

v&v.com : Ce sera ton premier Rhum en monocoque ?
M.D. : Oui. J’ai couru l’OSTAR en mono et en multicoque et le Rhum uniquement en multicoque (Mich’ a gagné l’OSTAR et le Rhum en multi, ndlr).

v&v.com : Quel est ton sentiment sur le retour des grands multis dans la prochaine Route du Rhum ?
M.D. : Eh bien… c’est un retour en arrière ! Je l’ai d’ailleurs dit à Pierre Bojic, le patron de Pen Duick, organisateur de la course. C’est reparti dans la démesure, et il n’y aura pas d’équité sportive. Je le regrette, même si je comprends aussi que, faute de multicoques ORMA, il n’y avait guère d’autres choix que d’accepter ces bateaux initialement prévus pour les records.

v&v.com : Quel est ton sentiment sur l’évolution de la 34e Coupe de l’America vers des catas de 72 pieds gréés avec une aile ?
M.D. : C’est une très bonne nouvelle, et ça me ravit ! J’ai un peu de mal à comprendre qu’ils soient restés aussi longtemps omnibulés par les monocoques transporteurs de plomb. En 1988, Dennis Conner avait déjà gagné avec un cata de 40 pieds muni d’une aile !

v&v.com : On va te voir sur un projet America?
M.D. (il se gratte la tête…) : Joker ! Ce n’est à l’ordre du jour. J’ai un programme chargé et ambitieux avec Foncia, le Rhum, la Barcelona, puis la construction d’un multicoque MOD 70. Mais la Coupe de l’America représente pour moi tout ce qui se fait de mieux en voile et que ce j’affectionne le plus sur le plan de la recherche, de la technologie, de l’engagement, et en matière de projet sportif.

(*) Les poids des derniers plans Verdier semblent tourner autour de 7,5 tonnes – de plus en plus léger !

Salud

Coletes TE QUEREMOS
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maka (27-09-2010), Pons Minei (27-09-2010)
 

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